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Katsaus Business Forumiin

Le 20 septembre dernier s'est tenu à Helsinki le Forum d'affaires franco-finlandais organisé par l'équipe de la CCFF en Finlande. La journée de conférences ainsi que le diner de gala ont été un grand succès, avec des interventions de qualité et des participants qui ont pu échanger et étendre leurs contacts professionnels.

Le thème de l'évènement, « Education et entreprise, l'Europe du futur », a permis d’effectuer un état des lieux sur de diverses initiatives dans le domaine de l’éducation en France et en Finlande, d’échanger sur les bonnes pratiques de la formation continue en entreprise et d’aborder le sujet des compétences clés à l’avenir.

Education en Finlande : accessible à tous

Nous avons commencé la journée à la Mairie d'Helsinki, où Marie-Zoé Belon-Laitinen, Vice-Présidente de la CCFF Helsinki, a ouvert la session portant sur l'éducation aujourd'hui et l'impact que celle-ci a sur les sociétés finlandaises et françaises. Pia Pakarinen, Maire adjointe chargée de l'éducation à Helsinki, a ensuite exposé la vision d'Helsinki, qui poursuit l’objectif d’être la ville offrant au niveau mondial les meilleurs pratiques et la meilleure intégration en termes d’éducation et d’apprentissage.

En outre de l’excellence, l'égalité des chances est considérée importante à Helsinki. Le principe directeur est que chaque école est une bonne école. "Peu importe d'où vient l'élève, il ou elle aura les mêmes possibilités de devenir ce qu'il ou elle veut dans sa carrière", a résumé Mme Pakarinen. Et les secrets derrière le fameux système éducatif finlandais ? La profession de l’enseignant est hautement appréciée, les éducateurs sont hautement qualifiés et ils bénéficient d’une importante autonomie de travail.

Sasu Tarkoma, Professeur et Directeur du département de l'informatique au sein de l'Université d'Helsinki, a présenté à l'audience l'activité du département, dont le Centre de recherche finlandais pour l'intelligence artificielle (FCAI), les collaborations avec l'industrie ainsi que le succès international du cours en ligne "Elements of AI". Ce dernier, développé en collaboration avec Reaktor, entreprise finlandaise dans le domaine du numérique, a pour objectif d'éduquer 1 % de la population globale au sujet de l’IA. Le cours, aujourd'hui traduit en plusieurs langues, est gratuit, accessible à tous en ligne et en fait aujourd’hui le MOOC le plus populaire du monde au sujet de l'informatique.

Quelles compétences pour les emplois du futur ?

Qu'est-ce que la « gestion des talents » ? Quelles compétences seront attendues dans l'entreprise du futur ? Riitta Lumme-Tuomala, Head of Growth, Directrice, Russie et Talent Management de Aalto Executive Education (AaltoEE), a expliqué la partie business de l'apprentissage continu et son importance.

La gestion des talents, c’est de connaitre les compétences qui seront demandées dans l’avenir. Mme Lumme-Tuomala a cité Ignacio Galán, qui considère que 65 % des emplois du futur sont inconnus au présent, ce qui signifie que le talent est indispensable face au monde qui change. Les entreprises auront donc besoin non seulement des personnes qui ont des connaissances d’une seule discipline, mais aussi des collaborateurs qui ont des connaissances transversales, qui savent influencer et faire preuve de leadership dans des contextes particuliers. En outre, Mme Lumme-Tuomala a évoqué le concept du potentiel de l'individu. Celui-ci repose sur la curiosité et de la capacité d’apprentissage – des clés dans un monde où les compétences peuvent devenir rapidement dépassées.

L’impact de l’éducation – case Integration Program Business Lead

Marc Hinnenberg, CEO chez Hanken & SSE Executive Education, a présenté le programme "Business Lead" développé en collaboration avec des entreprises finlandaises. Il est né en réponse à la forte augmentation du nombre de demandes d'asile en Finlande en 2015 et représente une solution concrète à un défi éducatif : comment valoriser ces personnes récemment arrivées en Finlande et les aider à trouver du travail ? Ce programme d'intégration accélérée consiste, entre autres, à proposer des cours de culture et de vocabulaire d'affaires finlandais ainsi que des stages au sein des entreprises partenaires. Selon M Hinnenberg, l'objectif est de faire de ce programme un modèle global.

L'audience a ensuite eu l'occasion d'écouter le témoignage de Maadh Al-Sammarraie, aujourd'hui International Sales Manager chez Fortum, et ancien participant au programme Business Lead. M Al-Sammarraie a raconté son parcours et son expérience personnelle lors de son arrivée en Finlande en tant que réfugié. "Business Lead m'a changé la vie pour toujours", racontait-il. D'après lui, les entreprises peuvent également tirer avantage du programme à travers une plus grande diversité culturelle des équipes, de proposer de nouvelles approches des marchés.

Pour conclure cette première partie de la journée, nous avons découvert l´éducation en action au Lycée Franco-Finlandais d'Helsinki : Matthias Quemener a présenté l'enseignement d'un cours d'économie française, et Fanny Teissier, élève du Lycée Franco-Finlandais, a partagé son expérience d'une visite enrichissante à la société Konecranes avec des élèves français du lycée Paul Cézanne Aix-en-Provence.

Déjeuner autour de la thématique arctique

Lors du déjeuner au restaurant Sunn, Mikaa Mered, Professeur de géopolitique des Pôles à l'ILERI et fondateur du Cluster Polaire, a résumé les quatre petits-déjeuners conférences qui ont eu lieu à l'Ambassade de Finlande à Paris. Il a ensuite exposé le rôle potentiel de la région arctique en tant que facilitateur de la transition énergétique globale et locale, un thème soulevé lors du dernier des quatre séminaires qui a traité les énergies.

Après-midi à l'Ambassade de France

Son Excellence Serge Thomasi, Ambassadeur de France en Finlande, a accueilli nos intervenants et participants à sa résidence pour les conférences et tables rondes de l'après-midi. Après quelques mots de bienvenue de la part de l'Ambassadeur, nous avons écouté les keynotes par Olli Rehn, Gouverneur de la Banque de Finlande, Olivier Cadic, sénateur représentant des citoyens français expatriés, et Carole Cunisset, Country Director chez Business France Finland.

M Rehn a souligné l'importance de stimuler la relance économique en Europe, par exemple en baissant les taux d'intérêt. Il a également commenté que la Finlande devrait continuer à faire partie de la solution climatique, un thème important de la présidence finlandaise en cours au sein du Conseil de l'UE.

Ensuite, la présentation de M Cadic a permis à l'audience de découvrir les derniers reformes de l'apprentissage et de la formation professionnelle en France. Face à un taux de chômage important chez les jeunes, l'apprentissage s'est montré une réussite : 7 sur 10 apprentis trouvent un travail dès la fin des études. La compétition World Skills 2023 à Lyon valorisera d'avantage cette filière de formation en France.

Enfin, Mme Cunisset a présenté les avantages du programme VIE (volontariat international en entreprise), initiative française qui amène des jeunes de 18-28 ans dans 130 pays différents pour une mission de 6 mois dans une entreprise française à l'étranger.

Tables rondes : le perspectif du business sur l'éducation et la numérisation

Deux tables rondes modérées par Heikki Leskinen, Fondateur et CEO de Millennial Board, ont conclu le programme de la journée. Le premier débat a porté sur les différents aspects de l’éducation et comment celle-ci peut répondre aux besoins des entreprises. M Leskinen a tout d’abord présenté les intervenants, représentant des sociétés finlandaises :

  • Risto Penttinen, SVP Strategy, People & Performance chez Fortum, producteur d’énergie
  • Mikko Hakala, Vice-président chez EduTAT, développeur des outils pratiques de l’apprentissage
  • Juha Pankakoski, Executive Vice President Technologies de Konecranes, fabricant des matériaux de levage et de manutention.

Les panelistes ont constaté que, face à l’incertitude concernant les compétences requises dans les 20 ans à venir, il faut mettre l’accent sur l’apprentissage des principes de base. M Penttinen a cité comme exemples de ces fondamentaux les capacités de résoudre des problèmes, de gérer le stress, et de créer des réseaux et des partenariats avec des sociétés et personnes aux compétences complémentaires. La diversité de l’équipe était également considérée comme l’une des clés de la réussite.

M Leskinen a ensuite évoqué la question de savoir ce que les écoles devraient promouvoir pour que les entreprises puissent obtenir les talents dont ils ont besoin. M Hakala a brièvement expliqué comment les solutions pratiques de l’apprentissage développes par EduTAT permettent aux enfants et jeunes d’améliorer leurs compétences relatives à la société, l’entreprise et le commerce international. M Pankakoski, à son tour, a insisté sur le fait que l’éducation et la formation devraient être plus accessibles à ceux qui sont déjà entrés dans le monde du travail. Les intervenants ont nommé plusieurs bonnes pratiques de la formation continue au sein de l’entreprise, telles que la rotation interne, les partenariats avec les universités, les cours de leadership et l’e-learning.

La deuxième table ronde a réuni les personnages suivants pour un débat autour de l’impact de la numérisation sur le business et l’éducation :

  • Kristo Ovaska, Co-fondateur et CEO chez Smartly Io, développeur des campagnes publicitaires automatisées sur les réseaux sociaux
  • Tero Salonen, VP, Head of Business développement de Futurice, société d’innovation et d’ingénierie numériques
  • Pierre Guillemin, Director, Head of Digital R&D chez Wärtsilä, fabricant de générateurs électriques et de moteurs de bateaux.

M Salonen a expliqué que, dans le domaine du numérique, le problème clé pour les clients est de savoir adapter les compétences face au changement. M Ovaska a ajouté que la vitesse du changement dans l’industrie créative est le plus grand changement auquel le client doit s’adapter. Dans le digital marketing, cela se traduit par un besoin de technologie d’automatisation et plus particulièrement pour la production des vidéos, qui deviennent un support de plus un plus important de la communication des entreprises.

D’un autre côté, la technologie permet de libérer du temps pour les taches importantes. « Tout le monde déteste le travail manuel », insiste M Ovaska et explique que les systèmes qui s’occupent des tâches répétitives rendent possible la créativité de l’équipe humaine. De même, M Guillemin a noté que dans l’industrie marine, on peut constater une meilleure efficacité grâce à l’évolution de la numérique : les réseaux neuronaux sont utilisés pour compléter le travail des ingénieurs.

Soirée de Gala au Lycée Franco-Finlandais d'Helsinki

Kari Kivinen, Directeur du Lycée, a souhaité la bienvenue aux participants, ses paroles suivies par un passionnant discours de notre invité d'honneur, Erkki Liikanen, Chairman chez IFRS Trustees, Helsinki Graduate School of Economics, et ancien Gouverneur de la Banque de Finlande. En hommage à Monnet et Schumann, M Liikanen a raconté les défis relevés par les politiciens français et finlandais après la seconde guerre mondiale.

Nous remercions notre duo Ossi Tanner (piano) et Liisa Ketomäki (Mezzosoprano), ainsi que la chanteuse Milou pour la programmation musicale de la soirée.

Nous tenons à remercier nos sponsors qui ont rendu cet évènement possible :

Nous sommes reconnaissants de l'accueil de la Mairie d'Helsinki, de l’Ambassade de France en Finlande et du Lycée Franco-Finlandais d'Helsinki dans leurs locaux. Nous remercions également nos partenaires Business France, l’Institut Français à Helsinki, Business Finland et l’Ambassade de Finlande à Paris. 

Photos : Olivier Béaslas

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