Interview  •  Emploi & Formation

Anu Mylläri & Virpi Laukkanen, Savonia Université des sciences appliquées

La CCFF a eu le plaisir d’échanger avec Virpi Laukkanen et Anu Mylläri de l’Unité des affaires internationales de Savonia. Merci pour l’interview !

Savonia, avec ses trois campus à Iisalmi, Kuopio et Varkaus et près de 6000 étudiants, est une des plus grandes universités de sciences appliquées en Finlande. La proximité avec le monde du travail et l’internationalisation occupent une place importante à Savonia dans tous les niveaux que ce soit au niveau des projets, des études et de l’enseignement.

Virpi Laukkanen (à la droite) est la Directrice des affaires internationales à Savonia. Elle est en charge du développement stratégique et des partenariats à l’international. Elle supervise également le corpus des compétences internationales des étudiants.

Anu Mylläri (à la gauche) est Maître de conférence en langues française, espagnole et italienne. Elle est aussi la tutrice des étudiants étrangers en échange dans le domaine du tourisme et de la restauration.

 

Savonia est connue pour la richesse de son offre de formations. Dans quels secteurs et sous quelle forme Savonia collabore avec des entités françaises ? Quels sont vos interlocuteurs les plus importants en France ?

Anu : L’échange des étudiants et des enseignants est important dans tous les domaines de Savonia : les affaires économiques et commerciales, les ressources naturelles, la musique et la danse, le design, la technologie ainsi que les affaires sociales et la santé.

En France nous entretenons une collaboration continue avec plusieurs entités de l’enseignement supérieure. Par exemple, pour les étudiants au niveau licence en commerce et économie, Savonia offre la possibilité de faire une double-diplôme avec Y-Schools École à Troyes tandis qu’au niveau master nous collaborons avec l’Université Paris-Saclay.

Toutes les années nous recevons une vingtaine d’étudiants français en commerce et économie qui font leur échange à Savonia.

Savonia organise également des voyages d’études pour ses étudiants de langue française. Dans le cadre du cours de français avancé, il est coutume de proposer aux étudiants la possibilité de participer à un voyage d’étude intensif à Paris, dont le but est de développer les capacités linguistiques et interculturelles des étudiants ainsi que d’établir des relations internationales.

Ces voyages s’articulent autour de visites d’entreprises et d’une programmation conçue conjointement avec les étudiants visant à pratiquer la langue française dans des situations réelles et visiter des monuments culturels. Nous avons fortement apprécié entre autres les visites à l’Ambassade de la Finlande à Paris, ce qui nous a offert une vision globale sur les relations franco-finlandaises, ainsi qu’à l’hôtel Keppler, qui nous a permis d’appréhender concrètement les affaires hôtelières et pratiques commerciales françaises.

 

Les échanges d’étudiants et les autres projets de mobilité internationale jouent un rôle important dans la stratégie d’internationalisation de Savonia. Les restrictions de mobilité ont provoqué l’annulation de plusieurs projets en printemps 2020. Quelle est la situation actuellement ? Quel type d’outils et de moyens substituants Savonia pu élaborer et mettre en pratique ?

Virpi : Dans les dernières années Savonia Université a envoyé approximativement 200 étudiants finlandais et reçu autant d’étudiants étrangers au sein de programmes d’échange. La crise sanitaire a en effet causé l’annulation de toutes les échanges des étudiants arrivants et partants. Par contre, une partie d’étudiants étrangers inscrits directement à Savonia ont pu venir et commencer leur formation en Finlande.

Afin de garantir l’internationalisation de nos étudiants et de diversifier les voies d’internationalisation, l’idée des échanges virtuels a commencé à être développée.

Le but est de rendre possible non seulement la suivie des cours magistraux en ligne, mais aussi de permettre les interactions entre les étudiants et les rencontres des cultures par exemple via les travaux en groupe effectués virtuellement. En plus d’apprentissage en langue étrangère, nous considérons qu’il est important d’accroître la compréhension culturelle.

Les projets internationaux digitaux ont bien démarré à Savonia. Ainsi nos professeurs collaborent avec une université autrichienne afin de développer un cours en commun qui regroupe les étudiants et les enseignants des deux universités et où les exercices se font en groupes multiculturels via des plateformes digitales.

Anu : Cette rentrée nous avons aperçu un fort intérêt envers les cours des langues étrangères et ils ont généré beaucoup d’inscriptions. L’annulation des échanges internationaux est sans doute une des raisons pour lesquelles les étudiants cherchent à s’internationaliser via l’apprentissage des langues. A Savonia nous comptons sur une large sélection de langues étrangères optionnelles malgré la tendance nationale actuelle de diminution de cette offre. Chez nous il est possible de choisir des cours optionnels d’allemand, de français, d’espagnol et d’italien. Depuis quelques années l’intérêt envers la langue française est resté stable et chaque année entre 20 et 30 étudiants commencent le cours débutant.

Il y a également de l’intérêt envers le module d’études Learn Language and Culture in Tandem où un étudiant finlandais et un étudiant étranger enseignent réciproquement chacun sa langue et sa culture. Pour les étudiants finlandais, il s’agit d’un bon moyen de s’internationaliser à la maison. L’étudiant a la possibilité de non seulement étudier une nouvelle langue et une culture, mais aussi de créer des contacts internationaux. Pour les étudiants étrangers, le Tandem est un moyen d’améliorer leurs connaissances en langue finlandaise et de se familiariser avec la culture et les coutumes locales d’une manière pragmatique, et ainsi peut-être même d’augmenter ses chances à être employé dans la région plus tard.

 

Les restrictions relatives à la COVID-19 ont provoqué une importante avancée digitale dans le monde professionnel et académique. Comment ces-dernières ont impacté l’enseignement à Savonia ? Quelles nouvelles possibilités internationales on peut voir émerger dans le domaine l’éducation grâce à la digitalisation accrue ?

Virpi : Comme dans plusieurs institutions d’enseignement et lieux de travail, les plateformes Zoom et Teams sont devenus un outil important dans l’enseignement et communication. Entre autres les outils digitaux permettent aux étudiants étrangers de commencer leur formation à distance dans les cas où les restrictions actuelles les empêchent de se rendre en Finlande. A Savonia nous avons également deux formations en anglais au niveau master qui peuvent être effectuées totalement à distance. Aussi au niveau de l’exportation de l’éducation, nous développons des formations entièrement en ligne.

 

Comment voyez-vous le futur du marché de travail en Finlande et le futur de l’enseignement et le savoir-faire finlandais ? Comment Savonia cherche-t-elle à répondre aux besoins du futur ?

Virpi : Dans le futur il y aura un fort besoin des talents étrangers en Finlande. Savonia vise à répondre à cette demande en fournissant aux étudiants étrangers la préparation la plus complète pour être embauchés en Finlande. Par exemple Savonia coordonne l’action Talent Hub en Savonie du Nord qui vise à soutenir les étudiants internationaux dans le développement de leur carrière. Savonia a également pour objectif d’offrir plus de formations internationales et de cette manière attirer plus de talent étranger dans la région. Actuellement Savonia compte quatre formations internationales au niveau Bachelor : International Business, Mechanical Engineering, Internet of Things et Nursing Program.

Ces formations correspondent aux domaines où la Finlande a le plus de besoin de talent étranger.

Surtout les étudiants infirmiers ont trouvé facilement des stages et des emplois dès l’obtention de leur diplôme. Dans les autres domaines, notamment les petites et moyennes entreprises hésitent plus pour recruter du personnel étranger.

 

Quel message transmettriez-vous aux entreprises qui réfléchissent au recrutement d’un stagiaire ou d’un salarié étranger ?

Anu et Virpi : Nous encourageons les entreprises à oser offrir des stages aux étudiants internationaux et peut-être grâce aux bonnes expériences les recruter par la suite. Les étudiants internationaux détiennent souvent des connaissances intéressantes relatives à la culture et au business dans leur pays d’origine. En plus, leurs connaissances linguistiques constituent un avantage supplémentaire.

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