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INTERVIEW : Hanna Vaaranen, Konecranes & Demag France

1. Pour commencer, pourriez-vous vous présenter et parler de votre carrière ?

Je m'appelle Hanna Vaaranen. Après avoir obtenu un diplôme de traducteur interprète, j'ai quitté mon pays natal pour les raisons familiales. Quelques années après, j'ai repris les études universitaires en ressources humaines en France en ayant comme rêve de devenir un responsable ressources humaines d'usine. Cet univers m'a toujours attiré. Un atelier de fabrication est en effet comme un village, un monde en soi qui vit souvent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 avec un objectif concret : fabriquer un produit de qualité et l'envoyer au client juste à temps. 

Cependant, j'ai décroché mon tout premier poste permanent en ressources humaines dans la grande distribution. Ensuite, j'ai eu la chance d'être engagée par un Groupe américain d'équipementier automobile, et puis par un grand Groupe français équipementier automobile. J'y suis restée 11 ans avec plusieurs postes, dont le dernier était un poste de DRH. Après avoir travaillé dans l'industrie automobile qui relève de la métallurgie, je me suis investie dans un poste de DRH au sein d'une société nationale fabriquant des poudres et des explosifs en France, et à l'international. Cette expérience a été tout aussi importante que la précédente, puisqu'elle m'a permis de contribuer à une véritable transformation de l'organisation avec création d'un département RH visant à harmoniser les pratiques à travers les équipes présentes sur chaque site. Le second volet du poste a été de renégocier les accords historiques de l'entreprise. Au bout de sept ans alors que mon poste allait être transféré dans le sud de la France, j'ai pris la décision de rester dans la région parisienne en quittant le Groupe. Mon prochain poste m'a fait retourner dans le milieu d'industrie automobile avec un Groupe familial italien qui était à la recherche d'un DRH pour sa Division française avec 4 usines d'emboutissage et de ferrage des pièces en acier pour les constructeurs automobile. Ce poste m'a appris encore une autre façon de travailler et aussi d'appréhender les différences culturelles entre les Italiens et le Français.  

 

2. Vous avez fait une carrière exceptionnelle dans le domaine des ressources humaines. Quels sont les éléments qui vous ont poussé dans cette voie ?

La variété du métier, le fait de travailler près de l'humain et de se sentir utile ainsi que la chance de pouvoir côtoyer toutes les catégories socio professionnelles en France et ailleurs. Dans ce métier il faut travailler beaucoup, et donc sortir fréquemment de sa zone de confort. C'est quelque chose qui me convenait.

 

3. Comme vous avez eu une carrière internationale, vous avez recruté et formé des personnes de différentes cultures. Y a-t-il des éléments différents à prendre en considération lors du recrutement dans un pays spécifique ? Les différences culturelles ont-elles une influence sur le recrutement ?

Oui et non. Je dirai plus que le fait d'être conscient des différences, parfois même savoir les utiliser comme un levier de succès est intéressant. Néanmoins, ce sont les compétences requis par la fonction qui restent décisives et aussi la capacité du candidat de s'adapter aux conditions du poste. Se trouver dans un environnement similaire à ce que l'on connaît déjà est confortable, mais ne pousse pas nécessairement à un dépassement de soi. 

 

4. Vous avez écrit le livre But you are so French ! What can I do ? Réflexions sur les Ressources humaines en France - quelle a été la source d'inspiration pour ce livre ?

La source d'inspiration a été d'une part une certaine idée de la culture française que j'ai souhaité approfondir en écrivant.  L'écriture permet en effet de clarifier ce qui est en devenir, en sommeil en quelque sorte. Et puis, j'ai été agacée par la non-compréhension, y compris parfois par moi-même, de certaines particularités de la culture française telles qu'elles s'exprimaient en entreprise et dans la société en général. Par exemple, pourquoi en entreprise les Français ont tendance à mettre en question toute nouvelle idée, pourquoi les Français passent autant de temps à discuter sur les principes au lieu d'agir etc. Enfin, j'ai voulu être utile pour ceux et celles qui sont amenés à gérer les équipes en France, sans pour autant maîtriser les codes. 

 

5. Qu'espérez-vous que les lecteurs retiennent de la lecture de votre livre ?

J'espère que le lecteur retiendra le fait qu'un Français qui ne fait pas trop d'efforts pour s'adapter à vous est un appel à une collaboration intéressante. J'espère que le lecteur aura retenu quelques codes que donne le livre pour y arriver.

 

6. Avez-vous rencontré des difficultés ou des obstacles lors de la rédaction de ce livre ?

Oui, la difficulté a été d'écrire en langue qui malgré tout n'est pas ma langue maternelle. Une deuxième difficulté a été de créer un équilibre entre les références historiques et les anecdotes en provenance de ma propre expérience professionnelle. 

Ecrire un livre est un projet de longue haleine, une sorte de marathon. Quand on croit arriver finalement à la destination, autrement dit à achever le manuscrit, ce n'est pas pour autant que le livre trouve un éditeur.  La recherche d'un éditeur prend aussi plusieurs semaines. Et puis, si l'auteur a la chance de trouver un éditeur, démarrera la phase de correction du manuscrit. 

 

7. Prévoyez-vous d'écrire d'autres livres sur ce thème ou sur un autre sujet ?

Pour le moment je travaille en entreprise. Mais il n'est pas exclu de reprendre l'activité et le plaisir d'écrire. Peut-être pas sur ce thème directement, mais relatif au monde du travail, oui.

 

 

 

 

Documentation

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